Changement le Plus Significatif

La méthode du « changement le plus significatif » (CPS ou MSC pour Most Significant Change), basée sur le recueil de récits personnels, s’inspire de la recherche sociale et est particulièrement utilisée dans le domaine du développement. Utilisée dans une démarche d’apprentissage, cette approche aide à capturer le changement et à appréhender les effets d’un programme.

La méthode du changement le plus significatif est qualitative et participative. Sans indicateurs, elle s’articule autour de deux questions clés :

1. En tournant le regard vers le mois écoulé, qu’est-ce qui, selon vous, a été le changement le plus significatif dans [domaine particulier de changement]?
2. De tous ces changements significatifs, lequel selon vous a été le plus significatif de tous ?
Illustration changement le plus significatif :
- nous avons cet indicateur qui mesure...
- laissez-moi plutôt vous raconter une histoire...
Méthode du changement le plus significatif

La méthode permet une hiérarchisation et un jugement de valeur sur les changements au cours d’un programme. Elle est transversale à travers les cultures (raconter une histoire) et ne nécessite pas forcément de compétences approfondies en Suivi Evaluation dans sa mise en oeuvre.

Le Changement le Plus Significatif favorise l’analyse : les participants doivent justifier pourquoi ils pensent qu’un changement est plus remarquable qu’un autre. Elle permet de suivre et évaluer des initiatives partant de la base, sans résultats prédéfinis (sans analyse possible des écarts).

Dans quel contexte ?

Le CPS est plus particulièrement approprié dans des programmes complexes aux résultats incertains, notamment :

  • axés sur le changement social
  • aux valeurs participatives
  • peu adaptés aux outils de suivi quantitatifs
  • en complément d’autres outils

Le processus s’articule en 10 étapes:

  1. Sensibilisation, briefing et formation (identification de sites pilotes et de relais d’information)
  2. Identification des domaines de changement (cette étape peut aussi être réalisée a posteriori)
  3. Définir la fréquence de collecte des histoires
  4. Collecte des histoires
  5. Sélection des histoires les plus significatives
  6. Retour d’information au niveau du terrain
  7. Vérification des histoires
  8. Quantification (donner un ordre de grandeur quantitatif à ces éléments qualitatifs)
  9. Analyse secondaire et méta-monitoring (exploitation des données)
  10. Révision du modèle (changement des domaines de changement, changement de la fréquence de collecte, etc.)

La méthode a été développée par l’australien Rick Davies dans les années 90 et s’accompagne d’un guide d’utilisation (2005, Rick Davies et Jess Dart).

Pour aller plus loin :
A lire également :

Méthodes et outils

Date de première diffusion : 2015
Dernière actualisation : 202
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