Le retour d’expérience est un processus d’amélioration continue, intégré à la dimension apprentissage de l’évaluation. La question ne se pose pas de savoir s’il s’agit de collecter de expériences négatives ou positives mais plutôt de savoir comment les intégrer dans les dispositifs en place.
Le processus viendra ainsi documenter toute expérience, avant même de pouvoir interpréter si la fragmentation des retours collectés dresse plutôt un constat favorable ou défavorable.
Le dispositif va ainsi générer un dialogue permanent entre stratégie et opération, entre siège et terrain, entre cadres de direction et équipes de mise en oeuvre. Il n’existe pas de format type et ces retours d’expériences vont s’insérer dans la configuration pré-existante, à la croisée des chemins entre management et évaluation (réunion hebdomadaire ou mensuelle, séminaire annuel, séminaire SEA, etc.).
Une considération principale étant de trouver le format adéquat : suffisamment léger pour ne pas entraver le déploiement opérationnel mais une fréquence suffisante pour venir détecter les signaux faibles et se transformer en signaux d’alarme immédiats lorsque des dysfonctionnements précoces sont détectés.
Les retours d’expérience vont permettre également d’exposer et de cartographier les systèmes de valeurs. Ces valeurs, une fois exposées et spécifiées serviront de colonne vertébrale au système de suivi et évaluation et confrontées aux valeurs propres portées par l’intervention. En ce sens les évaluations du projet pourront porter sur un cadre sur mesure et non plus « prêt à porter » comme la palette de critères du CAD.
Une fois les processus de retours d’expérience bien intégrés, la fréquence ou le niveau d’implication peut être allégé afin de se concentrer sur les nouveaux apprentissages uniquement ou les altérations de contexte.

RETEX
Le Retex pour « retour d’expérience » est issu du jargon militaire. Celui-ci s’autorise à remettre à plat une expérience sur ses multiples facettes aussi bien au niveau opérationnel (équipement, logistique, ressources humaines, soutien, entrainement, organisation,…) que sur des composantes tactiques et stratégiques.
En terminologie militaire, la stratégie fait référence à un objectif global de long terme alors que la tactique se réfère à un enjeu plus circonscrit et déterminé dans le temps : un objectif spécifique.
Date de première diffusion : 2023