Communautés de pratiques

Une communauté de pratique se définit comme un groupe de personnes qui partage une passion, une problématique, une activité commune et souhaite développer leur savoir et expertise en ce domaine par le biais d’interactions régulières.

L’enjeu est de passer d’un simple réseau qui partage des informations à une communauté basée sur des valeurs communes.

Pour se faire, la communauté de pratiques dispose d’outils multiples et d’une nécessité de mise en application concrète, d’un accompagnement à la transposition des pratiques par le biais d’un facilitateur.

L’objet premier d’une communauté de pratiques est donc l’apprentissage, « apprendre ensemble par l’échange ; apprendre de l’expérience des autres ; apprendre du sens partagé et construit collectivement1 (Henri 2004)

Notamment, veiller à ne pas reproduire les même erreurs. Détecter des apprentissages en temps réel mais aussi sur le long terme, entre les cycles de projets, veiller à une cohérence globale. Exposer les limites, les ratés, les gadins, les sorties de routes afin d’éviter aux autres membres des écueils similaires.

➡ voir la page : apprentissage par l’erreur

Par ailleurs, la communauté de pratique vise à rompre l’isolement dans la pratique professionnelle, par exemple lorsque  : 

Ou encore la communauté de pratique peut viser le décloisonnement et permettre la rencontre d’une diversité de métiers autour d’un même public. Par exemple autour d’un élève, d’un patient. La dynamique se transforme alors en une meilleure compréhension des acteurs engagés, une facilité à prendre contact et une fluidification des interactions.

Diffusion d’information 

Le choix des contenus est multiple et spécifique à la thématique abordée :

Les supports et moyens de diffusion
  • Centre de ressources
  • Webinaires
  • Conférences
  • Ateliers de réfléxion collective
  • Application de messagerie instantanée
  • Forums
  • E-café
  • visites de terrain tournantes
Accroitre la participation dans les conférences

La situation semble immuable. La conférence commence avec quelques minutes de retard. Le modérateur fait sa plus belle présentation. Rappelle que le dialogue est au centre, que nous disposerons d’un large temps d’échange. Puis, le premier intervenant dépasse un peu sur son temps de parole. Rien de méchant. Mais le second également, le troisième encore un peu et ainsi de suite. Au final, à peine le temps de quelques questions, mais de mains qui restent levées un peu partout dans la salle…

Sans forcément aller jusqu’à la conférence inversée, nous proposons ici cette simple alternative : prendre une dizaine de questions ou de témoignages avant même le démarrage :

  • Pourquoi êtes-vous venu ce soir ? Quels sont vos centres d’intérêts ? Avez-vous déjà une question en particulier ?

Cette alternative permet :

  • de meubler sur les premières minutes, les 5 à 10 minutes généralement concédées aux retardataires avant le démarrage
  • de prendre modestement le pouls de la salle. Qui a fait le déplacement ? Quel est le niveau de maitrise de la thématique ? Quelles sont les attentes ? 
  • de dynamiser les présentations qui suivent, les intervenants pouvant rebondir sur les questions émises
  • d’adapter les discours aux attentes et niveaux de connaissances exprimés
Cycle d’apprentissage

La communauté de pratique à travers ses échanges va viser un cycle d’apprentissage basé sur l’extériorisation des connaissances : permettre d’exprimer des savoirs, recueillir les témoignages de ce qui est déjà su ou expérimenté. Il s’agira ensuite de comprendre comment ses connaissances ou témoignages sont débattus, intériorisés ou exploités.

Les thématiques émergeant de la communautés de pratiques sont des passerelles et aident à structurer le contenu de la formation continue.

Partenaires d’apprentissage

Il s’agit de la sélection ou non des membres de la communautés de pratiques et les modalités d’accès. 

  • totalement ouverte
  • composé de structures diverses mais restreinte au niveau :
    • d’un secteur d’activité
    • du statut (organisme public, ONG,…)
  • en interne au sein d’une institution

L’enjeu ici est de permettre la meilleure symbiose et complémentarité entre les membres pour favoriser l’implication et le partage de compétence.

Exemple de composition de communautés de pratique :

  • collectivités locales
  • institut de recherche
  • associations
  • étudiants
  • bureau d’études
Un lien prépondérant avec la recherche

A partir de tout terrain, des regards pluridisciplinaires devraient être recherchés. Pour tout terrain accessible se demander quels acteurs de la recherche pourraient être intéressés par vos pratiques et vos données en vue de leur inclusion.

  • organismes publics de recherche
  • universités
  • direction de la recherche et du développement (par exemple pour le secteur privé)
  • service de la recherche et de l’innovation (par exemple pour un ministère)
  • doctorant/post-doctorant
  • technicien de recherche/ingénieur de recherche

L’organisation de la communauté

La communauté peut avoir été impulsée et être pilotée par les instances dirigeantes ou encore s’être créée de manière spontanée, dans les 2 cas, elle devra se doter de modes d’organisation très pragmatiques mais aussi de principes directeurs et d’un cadre déontologique fort.

Exemple de principes directeurs dans le domaine de l’évaluation

L’organisation varie en fonction de la distance physique entre les membres, du nombre de membres, du nombre et des caractéristiques des problématiques abordées. 

Dans chaque cas de figure, la présence d’un modérateur, animateur ou catalyseur est recommandée, fut-elle tournante. 

La communauté s’envisage sur un temps long, avec ses hauts et bas, ses périodes de foisonnements intenses mais aussi ses périodes de creux. Les motivations bénévoles s’effacent parfois sous la lourdeur des logistiques à mettre en oeuvre : une volonté politique forte avec une équipe permanente permettra de capitaliser les actions et une dynamique de long terme. 

Valeurs de solidarité

La communauté de pratiques se base sur des valeurs de partage et de réciprocité. Il ne s’agit pas d’un simple forum où l’on viendrait piocher des connaissances extérieures en fonction de ses besoins. Chaque participant se rend également disponible pour transmettre ses propres savoirs. 

Les leviers de développement de l’apprentissage organisationnel : les communautés de pratique
Ressources externes

Les communautés de pratique (CdP) comme nouvelles modalités d’apprentissage : enjeux et défis, Université TÉLUQ, 2020

Exemples de communautés de pratiques
Pour aller plus loin
  1. Charlier, B. et Henri, F. (2004, 2004). Démarche d’évaluation, communauté de pratique et formation professionnelle. ↩︎

Date de diffusion : 2024