Ethique, déontologie, intégrité : glossaire

Ethique

  • réflexion relative aux conduites humaines et aux valeurs qui les fondent, menée en vue d’établir une doctrine, une science de la morale.

Dictionnaire de l’académie française

  • science ayant pour objet l’étude des jugements de valeurs sur les conduites humaines

Dictionnaire encyclopédique de la pédagogie moderne – Hotyat et délepine – 1973

En recoupant ses multiples définitions, l’éthique serait donc une réflexion sur les conduites humaines, étudie les jugements de valeurs, interroge ses principes régulateurs, accompagne la prise de décision. Là où la morale édicte, l’éthique interroge et ré-interroge en fonction des situations et de l’évolution des contextes avant d’établir des bornes et des limites. 

Ethique est tirée du grec « ethos » qui signifie « manière de vivre ». Nous aborderons ainsi l’éthique professionnelle de l’évaluation comme autant de manières de pratiquer et  questionner notre métier. Mettre en lumière les questions éthiques sur la base de principes, normes, standards mais aussi une déontologie du métier d’évaluateur, enfin son intégrité comme autant de garde-fous permettant d’appuyer des choix éthiques.

Déontologie

du grec deon, deontos, ce qu’il faut faire, et-logie du grec lógos, étude, science, raison, doctrine.

Ensemble des règles et des devoirs qui régissent une profession.

Le Robert

L’exercice de l’évaluation confère des obligations, des devoirs et des droits.

Il ne s’agit plus ici de questionner ses pratiques mais de consigner des règles et des comportements spécifiques dans la mise en oeuvre de sa profession, quel que soit le rôle et niveau de responsabilité.

Si la concertation est bien inscrite comme principe directeur de l’évaluation, l’exercice déontologique nécessite d’exposer des limites strictes, comme dans toute discipline. Des droits s’appliquent aux professionnels de l’évaluation, afin de pouvoir se défendre et se justifier, d’une pratique professionnelle conforme aux règles strictes établies dans ce cadre déontologique. Mais des droits également pour les usagers, ou toute autre partie prenante en lien avec un service public évalué, d’avoir accès à une version explicite et étayée de ce cadre strict.

Toute sortie du cadre déontologique avérée devrait anéantir et ré-intérrogée rétroactivement toute prise de décision, recommandation, conclusion d’un processus d’évaluation préalable. 

Des protocoles ou possibilités de saisines établis en amont de l’exercice d’évaluation sont ainsi nécessaires pour traiter les écarts déontologiques. Idéalement de manière instantanée, afin de ne pas entacher la crédibilité de toute l’institution qui porte le système de suivi et évaluation. Mais aussi inscrire un processus rétroactif permettant de remettre en question les prises de décision établies sur base de manquement déontologique avérés. 

La pratique de l’évaluation nécessite créativité, méthodes mixtes, systèmes sur mesure, adaptation aux contextes, aux équipes ou encore aux aléas de l’environnement. Comment alors instaurer un cadre déontologique, un règlement sans brider la pratique ? 

Un rôle de veille est ainsi primordial afin de documenter les manquements déontologiques. Une sorte de jurisprudence afin de visualiser aussi bien les écarts que les réponses à ces écarts. Evoquer des situations précises et spécifiques considérées au niveau institutionnel comme des entorses à la déontologie. Ceci afin d’intégrer la réflexion éthique au centre de nouvelles pratiques.

Intégrité

État de quelque chose qui a conservé sans altération ses qualités, son état originel 

Qualité de quelqu’un, de son comportement, d’une institution qui est intègre, honnête.

Larousse

L’intégrité est ainsi un état d’entièreté.

L’intégrité peut être considérée pour chaque métier de l’évaluation tout comme pour le système de suivi évaluation dans son ensemble. 

L’entièreté par exemple dans la capacité d’analyse. Est-ce qu’un processus d’évaluation, le respect des principes directeurs, des codes éthiques ou déontologiques ont été altérés ? 

Si oui, quels types de retranchement ? Qu’est-ce qui freine ? 

L’intégrité est aussi relative à l’honnêteté et au caractère incorruptible. Celle-ci s’apprécie ainsi à titre individuel dans ses comportements et sa pratique. Mais aussi confronte les pratiques individuelles à l’intégrité du système. Des outils sont nécessaires au niveau global pour détecter des corrélations entre des dysfonctionnements au niveau du système d’évaluation émanant de cas individuels de corruption. Ou enfin des corruptions systémiques. 

Patrick Viveret nous invitait avec raison à refuser de réduire l’évaluation à un simple exercice de mesure. L’intégrité d’un système, son rapport aux principes directeurs de l’évaluation ne devrait pas être considéré comme acquis, coulant de source, et nécessitera également d’être inclus dans les critères avec son lot d’outils et d’exercices de mesure. 

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