Guides et manuels de suivi évaluation

Ci-dessous une sélection de guides et manuels de référence dans le domaine du suivi évaluation. Classés par date de diffusion. Ou encore en distinguant les manuels qui font explicitement référence à du SEA (suivi, évaluation, apprentissage) ou encore SERA (suivi, évaluation, redevabilité, apprentissage). Ou encore les manuels qui vous accompagne à mettre en place un système de suivi et évaluation.

Guide élaboration de système de SE

Ce module TRANSFORM est une référence spécifique pour le S&E des systèmes de protection sociale dans le contexte africain. L’objet est d’améliorer l’action publique dans le secteur du développement social, une collaboration entre les agences internationales (OIT, UNICEF, PNUD sont partenaires de TRANSFORM ) et les socles de protection sociale développés par les gouvernements.

Le guide met notamment en lumière la nécessité d’équilibrer l’offre de données de S&E (capacités de production) et la demande (besoins des décideurs). Pour cela, il détaille les composantes clés d’un système de S&E : l’élaboration d’une théorie du changement et d’un cadre logique, la définition d’indicateurs pertinents (selon les critères SMART et CREAM), le choix de méthodes de S&E adaptées (distinguant suivi et évaluation, évaluation formative/sommative, participative, d’impact). Le module propose l’introduction explicite de l’apprentissage empirique pour compléter le suivi et l’évaluation traditionnels. Le module décrit également le piège de l’évaluation d’impact et son approche potentiellement trop étroite, au détriment du suivi continu et de l’apprentissage organisationnel nécessaires à l’amélioration des programmes. 

 Guides, manuels méthodologiques

L’ouvrage aborde la complexité croissante du suivi des interventions de développement, notamment due à la multiplication des acteurs (locaux, Nord, bailleurs) et à l’évolution vers des approches programmes. Il critique les dispositifs de suivi trop linéaires, souvent réduits à des systèmes de collecte d’information axés sur le cadre logique et les indicateurs quantitatifs, négligeant la diversité des perspectives. 

La conception d’un dispositif de suivi doit être itérative, flexible et adaptée aux ressources et capacités, en privilégiant les questions-clés pertinentes pour les acteurs, comme base du dispositif, avant de se focaliser sur les indicateurs. Le suivi n’est pas un processus neutre, mais un lieu où se jouent des relations de pouvoir. Qui définit quoi suivre, pour qui, et comment les informations sont utilisées, sont des questions éminemment stratégiques. Les interventions de développement sont complexes et les modèles linéaires (comme la chaîne de résultats) ne suffisent pas à en capter la richesse et les dynamiques imprévues.

Ce guide est destiné aux administrateurs de programmes du FNUAP pour intégrer la planification, le suivi et l’évaluation dans une gestion axée sur les résultats. Le document articule l’évaluation autour de deux piliers : l’apprentissage organisationnel (comprendre pourquoi un projet réussit ou échoue) et l’exercice des responsabilités (rendre des comptes aux donateurs et partenaires). Il distingue clairement trois fonctions : le suivi (continu, pour piloter), l’évaluation (périodique, pour juger de la valeur et apprendre) et l’audit (pour vérifier la conformité financière et réglementaire). Le document ne présente pas l’évaluation comme un exercice académique ou une simple formalité de fin de projet, mais comme un outil de gestion dynamique et intégré à toutes les étapes du cycle de programme. le passage d’une culture de la justification des moyens à une culture de la preuve des résultats. Auparavant, le succès se mesurait souvent à la bonne exécution des activités planifiées et au respect du budget (logique d’audit). Ce document pousse à une rupture en exigeant de répondre à des questions plus difficiles : « Le programme était-il pertinent ? », « Quels effets a-t-il eus ? », « Pourquoi cela a-t-il fonctionné ? ».

Guides sous l’intitulé spécifique MEAL ou MEL (Monitoring, Evaluation, Accountability, Learning – Monitoring, Evaluation, Learning)

Cette actualisation des guides antérieurs, vise une harmonisation des pratiques  de Suivi, Évaluation, Redevabilité et Apprentissage (MEAL) au sein de l’IRC. L’intégration explicite des retours clients tout au long du cycle de vie du projet est un élément central afin de conduire à des interventions mieux ciblées. Lorsqu’une évaluation externe est commanditée, l’équipe de programme décide des objectifs, tandis que l’équipe MEAL apporte un soutien technique substantiel sur des aspects tels que la rédaction des Termes de Référence (TdR), le budget et la méthodologie. Les conseillers techniques et les coordinateurs régionaux doivent approuver les TdR avant de démarrer le processus d’évaluation. Une recommandation est de toujours partir des données déjà disponibles afin de ne pas générer une lassitude de la part des répondants. Mais aussi la saisie systématique et régulière des données MEAL dans la base de données, illustrant les difficultés concrètes de terrain, une fois l’architecture du système précisé de lui donner réellement vie tout au long des activités opérationnelles. Contraintes de temps, manque de formation ou de motivation, problèmes matériels ou de connectivité,…  Nous notons que les bénéficiaires de l’aide sont désormais appelés des clients, ceci afin de « mettre en avant notre conviction que les personnes que nous servons ont le droit de décider du type d’aide et de services dont elles ont besoin et qu’elles veulent ».

Ce document est intéressant car il clarifie la répartition des rôles et responsabilités entre les équipes de direction et les équipes MEAL.

Ce document présente le cadre, les objectifs, les principes et les outils du système de Suivi, Évaluation et Apprentissage (SEA) du projet de Renforcement des capacités pour les Systèmes d’innovation agricole (CDAIS). Mis en œuvre dans huit pays pilotes, ce système visait à soutenir l’exécution du projet et à prouver les changements induits, en se concentrant sur le renforcement des capacités fonctionnelles des acteurs à différents niveaux (individuel, organisationnel, systémique). Il s’appuie sur une approche participative et adaptative, utilisant des outils comme la cartographie des incidences pour favoriser le développement des stratégies d’intervention ou l’évaluation réaliste cherchant à comprendre les mécanismes de changement dans des contextes variés.

Le retour d’expérience évoque une adhésion non immédiate des équipes nationales, un apprentissage progressif et un accompagnement soutenu, un investissement en formation et une modification des cultures opérationnelles. Le succès de l’implémentation du SEA est fortement lié à la présence et à l’implication continue de points focaux dédiés.

La notion de seuil d’irréversibilité est présentée. Ce terme désigne le moment où l’appropriation des nouvelles approches et la prise de contrôle par les acteurs au sein du système d’innovation agricole sont si complètes qu’un retour à l’état antérieur ne semble plus envisageable. Le projet a « décollé » et vole de ses propres ailes.

Dans le manuel initial de la cartographie des incidence, Terry Smutilo expose un graphique qui représente l’influence croissante des partenaires tout au long de la chaine de résultat. Le document Agrinatura introduit dans ce graphique un seuil d’irréversibilité. Il y en a sans doute de multiples : les moments qui illustrent la prise en main d’un projet par ses usagers. Selon l’EFESE (évaluation française des écosystèmes et des services écosystémiques) le seuil d’irréversibilité est le point au-delà duquel un système s’effondre ou bascule dans un nouvel état d’équilibre sans réversibilité possible vers son état antérieur.
  • 2019 – Guide du MEAL – D Pro – suivi, évaluation, redevabilité et apprentissage pour les professionnels du développement, CRS, Humentum


Ce guide propose une méthode pas à pas pour intégrer le Suivi, l’Évaluation, la Redevabilité et l’Apprentissage (MEAL) dans les projets de développement et humanitaires, ciblant les professionnels non-spécialistes. Il détaille la conception de différents types de modélisations, la définition des indicateurs, la planification du MEAL. Le guide couvre également la collecte, l’analyse et l’utilisation des données pour une gestion adaptative. L’accent est mis sur des outils pratiques, l’éthique, la participation des parties prenantes et la réflexion critique. Le MEAL est présenté comme un système intégré (puzzle), un cycle continu qui implique la responsabilité de toute l’équipe de projet, pas seulement des spécialistes. Il conteste la vision d’un MEAL uniquement destiné aux bailleurs, promouvant une redevabilité élargie aux communautés et autres parties prenantes. Le guide suggère que le MEAL est souvent sous-financé, mal compris ou mis en œuvre de manière lacunaire. L’insistance sur la gestion adaptative et l’apprentissage trahit une certaine reconnaissance que les projets peinent à tirer les leçons de leurs expériences et à s’ajuster aux contextes changeants.

Le cycle de communication dans le mécanisme de feedback, CRS

Ce rapport de Nigel Simister examine le projet triennal (2013-2015) de renforcement des processus de suivi, évaluation et apprentissage (MEL) au sein du Conseil Danois pour les Réfugiés (DRC). L’objectif était d’évaluer les progrès réalisés dans la mise en place de dispositif MEL pour une cohérence globale au niveau international. La revue est basée sur une analyse documentaire, des entretiens avec le personnel du siège et des entretiens plus larges avec divers employés de DRC.

Des progrès substantiels ont été réalisés, notamment avec l’introduction de Procédures Opérationnelles Minimales MEL (MELMOPs). Egalement, l’introduction des Revues en Temps Réel (RTR) sont considérées comme un grand pas en avant. Il existe une volonté de dépasser un reporting basé sur les activités pour tendre vers un suivi évaluation stratégique axé sur des plans stratégiques triennaux.  Pour se faire,  il est nécessaire de  « désapprendre  » d’anciennes pratiques en même temps qu’elle en apprend de nouvelles. Il existe un décalage notable entre les ambitions du siège pour un système MEL global et standardisé, et la capacité ou la volonté d’absorption au niveau du terrain.

En terme de limite, il est souligner une absence de dispositif permettant d’agréger les résultats au niveau mondial.  Que les outils et procédures seuls ne suffisent pas avec un seul conseiller MEL au niveau du siège, pour porter seul cette transformation ; des ressources, un mandat et une volonté institutionnelle forte est nécessaire. Enfin, l’auteur laisse percevoir un manque de recul critique sur l’effectivité réelle du système.

Le périmètre du système MEL, par Nigel Simister : planification, théorie du changement, gestion des risques, finance, analyse d’impact, formation continue, recherche, knowledge management, ressources humaines, gestion des données, assurance qualité, relations publiques.

Trop souvent les rapports d’évaluation prennent la poussière, très peu étant fait pour accompagner le changement auprès des parties prenantes à l’origine de la démarche d’évaluation. L’évaluateur doit adopter divers rôles (facilitateur, formateur, analyste, agent de changement, etc.) en fonction des besoins de l’évaluation et des parties prenantes. Ce guide s’adresse en premier lieu aux évaluateurs actifs dans le champs du développement international. Il sera aussi utile aux commanditaires de l’évaluation et tout professionnel de l’évaluation. Ce guide s’attache à maximiser l’utilité de la fonction d’évaluation. Enfin il propose d’évaluer l’évaluation : Réfléchir de manière critique au processus d’évaluation lui-même et à ses résultats afin d’améliorer les pratiques futures.

Programmes de subventions
Pour aller plus loin :
Ressources en évaluation dans le secteur du développement
Ressources en évaluation dans le secteur du développement