Pragmatisme des outils et des attentes en suivi évaluatoin dans le programmes d’urgence humanitaire
Une mise en avant de ce guide, pas tout à fait récent (2008) mais qui prend à contre-pied une multitude de guides et de manuels de suivi évaluation basés sur la Gestion Axée sur les Résultats : le good enough guide (traduit par suffisamment bon).
- Mesure de l’impact et redevabilité en situation de secours d’urgence, « Guide suffisamment bon », 2008
Ce guide, issu du Emergency Capacity Building Project (ECB) et basé sur les contributions de plusieurs grandes ONG, propose une approche pragmatique, dite « suffisamment bonne », pour la mesure de l’impact et la redevabilité dans les contextes d’urgence humanitaire. Destiné principalement aux responsables de projets sur le terrain, il vise à intégrer ces pratiques dans leur travail quotidien, même lorsque le temps, les ressources ou le savoir-faire sont limités. Le guide souligne l’importance cruciale d’impliquer les populations affectées (femmes, hommes, enfants) à toutes les étapes : évaluation des besoins, planification, mise en œuvre et jugement de l’intervention. Il insiste sur la nécessité de fournir des informations claires aux bénéficiaires, d’établir une communication et un feedback à double sens, et de mesurer les changements réels intervenus dans la vie des personnes grâce au projet. Plutôt que des méthodes complexes, il préconise des outils simples, rapides et sûrs, adaptés au contexte, tels que l’établissement de profils communautaires, l’identification des changements souhaités par les populations, le suivi participatif et la mise en place de mécanismes de plaintes.
Ce projet a été créé pour traiter les lacunes dans la réponse internationale aux secours d’urgence. Son objectif consiste à améliorer la rapidité, la qualité et l’efficacité avec laquelle la communauté humanitaire sauve des vies, améliore le bien-être et protège les droits des femmes, des hommes et des enfants affectés par l’urgence.
Une idée clé : substituer à l’idéal paralysant de la perfection la poursuite d’un objectif réaliste et satisfaisant.
« Pendant des années, les ONG ont promis (aux bénéficiaires) d’être redevables à leur égard, de rechercher leurs opinions et de les mettre au cœur de la planification, de la mise en œuvre et du jugement de notre réponse à leur situation d’urgence. En pratique, c’est une promesse qui s’est avérée difficile à tenir. Une conjonction de facteurs comprenant le manque de savoir-faire, de temps ou de personnel et la situation elle-même font trop souvent de la mesure de l’impact et de la redevabilité des zones interdites durant la réponse à la situation d’urgence.«

Le projet a été développé pour traiter des lacunes persistantes dans la réponse internationale aux secours d’urgence. « Suffisamment bon » (good enough) dans le sens donc de pragmatique, fonctionnel : ne pas viser le système idéal mais adapté aux capacités du terrain et utile.
