Glossaire

Vous trouverez ci-dessous un glossaire de termes relatifs à l’évaluation. Tout d’abord, une sélection de termes extraite du glossaire du CAD/OCDE. Puis un glossaire issu d’une trousse à outil UNFPA (le document original n’est plus en ligne).

Parallèlement, deux glossaires spécifiques sont consacrés aux principes directeurs et à l’éthique de l’évaluation, en partant de l’étymologie de chaque terme :

Glossaire du CAD/OCDE

Source 1 : CAD/OCDE – glossaire des principaux termes relatifs à l’évaluation et la gestion axée sur les résultats

Ce glossaire a été actualisé en 2022 : voir Glossary of Key Terms in Evaluation and Results-Based Management 2nd Edition – Prepublication version

Gestion adaptative

Une stratégie de gestion structurée qui implique un processus continu de travail collaboratif et à caractère flexible pour apprendre, prendre des décisions, tester des hypothèses et ajuster des actions sur la base de nouvelles informations, de leçons et de changements de contexte.

Responsabilité de rendre compte aux communautés

Tenir les bailleurs de fonds et les partenaires de mise en œuvre de l’intervention responsables devant les personnes et la communauté affectées par l’intervention pour le déroulé et les résultats de cette intervention.

Responsabilité partagée de la mise en œuvre de l’intervention et de ses résultats. 

Obligation pour deux partenaires ou plus de démontrer qu’ils respectent les règles et les normes convenues de manière conjointe ou de rendre compte de manière juste, franche et détaillée de l’utilisation des ressources et de l’obtention des résultats dans les rôles et fonctions pour lesquels ils ont été mandatés. Implique un rapportage transparent sur les progrès en matière de développement durable réalisés dans un cadre collectif (grâce à des contributions de multiples partenaires) et les conséquences induites pour les populations concernées et autres parties prenantes.


Évaluation participative

Méthode d’évaluation selon laquelle les représentants des agences d’aide et des autres parties prenantes (y compris les bénéficiaires) collaborent pour concevoir et conduire une évaluation et en tirer les conclusions.

Auto-évaluation

Évaluation réalisée par ceux qui ont la responsabilité de concevoir et de mettre en oeuvre une action de développement.

Gestion axée sur les résultats

Stratégie de management orientée vers la performance, la réalisation d’extrants et l’accomplissement d’effets directs.

Groupe cible (Population cible)

Personnes ou organisations au bénéfice desquelles l’action de développement est entreprise.

État des lieux

Analyse décrivant la situation avant le lancement de l’action de développement, et par rapport à laquelle on pourra apprécier des améliorations ou faire des comparaisons.

Bénéficiaires

Individus, groupes ou organisations qui bénéficient de l’action de développement, directement ou non, intentionnellement ou non.

Finalité

Objectif global vers lequel l’action de développement doit contribuer.

Redevabilité

Obligation de rendre compte du fait que le travail a été conduit selon les règles et les normes convenues, ou obligation de rendre compte de façon claire et impartiale sur les résultats et la performance, au regard du mandat et/ou des objectifs fixés. Cela peut exiger une démonstration précise, voire juridique, que le travail a été accompli selon les termes du contrat.

Effet

Changement escompté ou non, attribuable directement ou indirectement à une action.

Termes connexes : résultats, réalisation.

Pertinence

Mesure selon laquelle les objectifs de l’action de développement correspondent aux attentes des bénéficiaires, aux besoins du pays, aux priorités globales, aux politiques des partenaires et des bailleurs de fonds.

Efficacité (succès, réussite)

Mesure selon laquelle les objectifs de l’action de développement ont été atteints, ou sont en train de l’être, compte tenu de leur importance relative.

Efficience

Mesure selon laquelle les ressources (fonds, expertise, temps, etc.) sont converties en résultats de façon économe.

Impacts

Effets à long terme, positifs et négatifs, primaires et secondaires, induits par une action de développement, directement ou non, intentionnellement ou non.

Viabilité (Pérennité, durabilité)

Continuation des bénéfices résultant d’une action de développement après la fin de l’intervention. Probabilité d’obtenir des bénéfices sur le long terme. Situation par laquelle les avantages nets sont susceptibles de résister aux risques.

Indicateur

Facteur ou variable, de nature quantitatif ou qualitatif, qui constitue un moyen simple et fiable de mesurer et d’informer des changements liés à l’intervention ou d’aider à apprécier la performance d’un acteur du développement.

Hypothèses

Suppositions déduites de facteurs ou de risques pouvant avoir des répercussions sur le progrès ou le succès de l’action de développement.

Ressources (Moyens, intrants)

Moyens financiers, humains et matériels utilisés pour l’action de développement.

Extrant (Produit)

Biens, équipements ou services qui résultent de l’action de développement. Le terme peut s’appliquer à des changements induits par l’action qui peuvent conduire à des effets directs.

Triangulation

Utilisation d’au moins trois théories, sources ou types d’informations, ou démarches d’analyse, pour vérifier et soutenir une appréciation ou un point de vue.

Validité

Disposition selon laquelle les stratégies et les instruments de collecte d’information permettent de mesurer ce qu’ils sont censés mesurer.

Source 2 : trousse à outils UNFPA

Source 2 : UNFPA – trousse à outils de l’Administrateur de programme pour la planification, le suivi et l’évaluation

Analyse coût-avantages (Cost-benefit analysis)

Type d’analyse consistant à comparer les coûts et les avantages des programmes. Les avantages sont exprimés en valeurs monétaires. Dans le cas de la prévention de l’infection au VIH par exemple, il  s’agirait d’additionner toutes les dépenses qu’on pourrait éviter, notamment le coût du traitement, la perte de revenu, les dépenses funéraires, etc. On calcule ensuite le rapport coûts-avantages du programme concerné en divisant la valeur totale des avantages (valeur monétaire) par le coût total du programme (valeur monétaire). Si la valeur monétaire des avantages est supérieure au montant dépensé pour ce programme, on considère que ce programme présente un avantage absolu. L’analyse coût-avantages peut servir à comparer des interventions ayant différents produits (programmes de planification familiale et programmes de lutte contre le paludisme, par exemple). Elle peut permettre aussi des comparaisons sectorielles. On peut, par exemple, comparer le rapport coûts-avantages d’un programme de prévention du VIH à celui d’un programme en faveur de l’éducation des filles. Toutefois, il peut parfois être difficile d’évaluer, en termes monétaires, les avantages sanitaires et sociaux d’un programme (attribuer une valeur à la vie humaine par exemple). 

Analyse coût-efficacité (Cost-effectiveness analysis)

Type d’analyse consistant à comparer différentes interventions en comparant leur coût et leurs produits mesurés en unités physiques (nombre d’enfants vaccinés ou nombre de décès évités, par exemple) plutôt qu’en unités monétaires. On calcule le coût-efficacité en divisant le coût total du  programme par le nombre d’unités réalisées par le programme (nombre de décès évités ou nombre d’infections au VIH évitées) ; il est exprimé en coût par décès évité ou par infection évitée, par exemple. Ce  type d’analyse ne peut être utilisé que pour les programmes ayant les mêmes objectifs ou produits. On pourrait comparer, par exemple, différentes stratégies visant à réduire la mortalité infantile. Le programme le moins coûteux par unité de produit est réputé avoir le meilleur rapport coût-efficacité. À la différence de l’analyse coûts-avantages, l’analyse coûts-efficacité ne mesure pas l’avantage absolu d’un programme. L’hypothèse, implicite, est que le produit d’une intervention en vaut la peine et qu’il s’agit de trouver la manière la plus efficace de le réaliser au moindre coût.

Analyse de causalité (Causality analysis)

Type d’analyse utilisée dans l’élaboration des programmes pour déterminer les causes profondes des problèmes de développement. Ces derniers découlent souvent des mêmes causes profondes. L’analyse permet d’organiser les principales données, tendances et conclusions en relation de cause à effet, et de déterminer les causes profondes et leurs liens ainsi que l’incidence des problèmes de développement concernés. De manière générale, on peut déterminer, en ce qui concerne les problèmes de santé de la procréation et de population, une série de causes liées. On peut utiliser une « analyse du cadre de  causalité ou de l’arbre de causalité » (parfois dénommé « arbre des problèmes ») comme un moyen de regrouper les causes et d’examiner les liens entre celles-ci ainsi que leurs divers facteurs déterminants. 

Chaîne de résultats (Chain of results)

Séquence causale dans la planification d’une intervention en matière de développement indiquant la marche à suivre pour obtenir les résultats souhaités, qui part des activités grâce auxquelles les intrants sont mobilisés pour réaliser des produits spécifiques et se termine par les effets directs, les impacts et la rétro-information. La chaîne de résultats illustre une théorie de programmation donnée.

Développement des capacités (Capacity development)

Processus visant à  doter les individus, groupes, organisations et sociétés  des aptitudes techniques, des comportements, des relations et des valeurs propres à leur permettre d’améliorer leur performance et de réaliser leurs objectifs de développement au fil du temps. Il faut divers  types d’interventions pour  créer des capacités car le processus comporte différentes étapes. Il consiste notamment à renforcer les procédures, systèmes et règles qui régissent les comportements et les performances individuels et collectifs dans toute action de développement, ainsi que l’aptitude  et la volonté des uns et des autres à jouer de nouveaux rôles en matière de développement et à s’adapter à de nouvelles exigences et situations. On parle aussi de consolidation ou de renforcement des capacités.

Distorsion (Bias)

Terme se référant au contexte statistique. Représentation inexacte qui produit une erreur systématique dans les constatations tirées d’une recherche. La déformation peut aboutir à surestimer ou sous-estimer certaines caractéristiques de la population considérée. Elle peut résulter d’une information incomplète ou de méthodes incorrectes de collecte des données et peut être intentionnelle ou non.

Enseignements tirés (Lessons learned)

Connaissances tirées de l’expérience qui sont applicables à une situation générique plutôt qu’à des circonstances particulières. Trois facteurs sont déterminants pour  tirer des enseignements :

i) l’accumulation de l’expérience passée avec perspicacité ;

ii) de bons instruments de collecte de données ;

iii) une analyse de contexte.

Évaluation de l’impact (Impact evaluation)

Type d’évaluation des effets directs, centrée sur l’impact ou les résultats généraux et à long terme d’un programme. Par exemple, une évaluation de l’impact pourrait montrer que la baisse du taux de mortalité infantile dans une communauté était le résultat direct d’un programme conçu pour améliorer les services d’orientation et pour offrir des soins prénatals et postnatals de haute qualité et des accouchements assistés par un personnel sanitaire qualifié.

Evaluation des effets directs (Outcome evaluation)

Examen approfondi d’une série de programmes, de composantes et de stratégies visant à parvenir à un effet direct donné. Il consiste à déterminer le degré de réussite des efforts entrepris pour obtenir un effet direct, évalue les raisons du succès ou de l’échec, valide les contributions d’une organisation à l’effet direct, et recense les principaux enseignements tirés et les recommandations faites pour améliorer la performance.

Évaluation du processus (Process evaluation)

Type d’évaluation qui examine dans quelle mesure un programme se déroule comme prévu en appréciant les activités en cours du programme. Une évaluation du processus aide les administrateurs de programme à déterminer les changements à apporter à la conception, aux stratégies et aux activités afin d’améliorer la performance. 

Gestion axée sur les résultats (Results-based management)

Stratégie de gestion par laquelle une organisation s’assure que ses procédures, produits et services contribuent à la réalisation des résultats souhaités (produits, effets directs et impact).  La gestion axée sur les résultats repose sur la participation des parties prenantes et sur une définition claire des responsabilités concernant les résultats. Elle exige le suivi des progrès vers les résultats et l’établissement de rapports sur la performance et la rétro-information qui sont minutieusement examinés et utilisés pour améliorer la conception ou l’exécution du programme.

Indicateur de substitution (Proxy indicator)

Variable utilisée à la place d’une autre qu’il est difficile de mesurer directement.

Parties prenantes (Stakeholders)

Individus, groupes ou entités qui ont un rôle et un intérêt dans les objectifs et l’exécution d’un programme. Ce sont : la communauté dont le programme vise à modifier la situation; le personnel qui entreprend les activités sur le terrain; les administrateurs de programme qui supervisent l’exécution; les donateurs  et autres décideurs qui fixent la marche à suivre concernant le programme; et les partisans, critiques et autres catégories de personnes qui influent sur l’environnement du programme.

Responsabilité de rendre compte (Accountability)

Responsabilité de justifier les dépenses, les décisions ou les résultats liés à l’exercice de l’autorité et aux devoirs officiels, y compris les devoirs délégués à un groupe ou un individu subordonné. En ce qui concerne les administrateurs de programme, responsabilité de fournir aux parties prenantes des preuves qu’un programme est efficace et se déroule en conformité avec les résultats qu’il est prévu d’obtenir, ainsi qu’avec les prescriptions juridiques et budgétaires. Dans les organisations qui promeuvent l’apprentissage, la responsabilité de rendre compte peut aussi être mesurée en fonction du parti que les administrateurs tirent des conclusions du suivi et de l’évaluation.

Rétro-information (Feedback)

Transmission, sous une forme  appropriée, des conclusions des activités de suivi et d’évaluation pour diffusion aux utilisateurs en vue d’améliorer la gestion des programmes, la prise des décisions et les connaissances au sein de l’organisation. La rétro-information provient du suivi et des activités d’évaluation et peut comprendre des résultats, des conclusions, des recommandations et des enseignements tirés de l’expérience.

Théorie-programme (Programme theory)

Méthode de planification et d’évaluation des interventions pour le développement. Elle consiste à étudier systématiquement les liens existant entre les activités, les produits, les effets directs, l’impact et le contexte des interventions. Elle indique d’emblée comment les activités mèneront aux produits, aux effets directs et à l’impact escompté à long terme et identifie les conditions qui, dans le contexte, pourraient influer sur la réalisation des résultats.

Définitions complémentaires
Ingénierie sociale

dispositifs d’intervention planifiée, élaborés par des experts, visant à implanter ou modifier des institutions et/ou des comportements dans des contextes variés (Olivier de Sardan, 2021)

Voir également :
Pour aller plus loin