Climat

Une sélection de ressources en évaluation (guides, manuels, évaluations,…) par secteur d’intervention : adaptation, atténuation, biodiversité, gouvernance de l’évaluation.

Gouvernance de l’évaluation

Adaptation au changement climatique

Cette politique d’évaluation du Fonds d’Adaptation, date de 2022 et remplace le cadre de 2012. Le passage d’un « Cadre d’Évaluation » (EF) à une « Politique d’Évaluation » (EP) est jugé plus stratégique et engageant. La politique vise à améliorer l’apprentissage, la prise de décision et la redevabilité dans le financement de projets d’adaptation au changement climatique. Elle définit des principes (ex: équité, sensibilité à la complexité) et des critères d’évaluation élargis (au-delà des critères CAD de l’OCDE) : équité, gestion adaptative, mise à l’échelle, et durabilité/sécurité humaine et écologique. Les évaluations doivent être classées comme indépendantes, auto-conduites ou semi-indépendantes, et se dérouler à trois niveaux : Fonds, stratégique et opérationnel. Des lignes budgétaires dédiées et adéquates pour le suivi et l’évaluation doivent être incluses dans les propositions de projet.

Guides, manuels de suivi évaluation

Les fiches pratiques du CRTE (contrat de relance et de transition écologique) proposent des méthodes pour traduire les ambitions territoriales en actions tangibles, en s’appuyant sur un des diagnostics partagés, une montée en puissance du suivi évaluation et un dialogue continu entre acteurs publics et privés.  Le parcours proposé envisage une articulation systématique des politiques locales avec les engagements nationaux et internationaux, une priorisation annuelle des actions et l’utilisation de référentiels internationaux (ISO 37101, ODD). Le succès dépend tout particulièrement de la capacité à mobiliser des ressources d’ingénierie aussi bien interne qu’externe (ANCT, Cerema, ADEME,…)

Grille d’autoévaluation CEREMA

Les collectivités territoriales jouent un rôle central dans la transition écologique, car leurs budgets orientent concrètement les politiques publiques locales. Le guide propose une méthode d’évaluation environnementale des budgets, permettant d’identifier l’impact de chaque dépense sur le climat et la biodiversité, grâce à une analyse ligne à ligne basée sur une taxonomie d’actions classées selon leur effet environnemental.

Le passage d’une logique de reporting à une logique d’aide à la décision budgétaire, permet d’orienter les choix politiques vers une plus grande cohérence écologique.

Les approches traditionnelles d’évaluation du développement durable peinent à intégrer la complexité et l’incertitude croissante liées aux risques climatiques. Ce guide propose de passer d’une logique rétrospective (« ce qui a marché ») à une anticipation prospective (« ce qui marchera ») pour concevoir des politiques résilientes face à l’évolution du climat. L’innovation majeure réside dans l’intégration systématique des risques climatiques à chaque étape du cycle de projet, et des outils concrets comme des fiches ODD, permettant d’adapter les questions évaluatives et de débusquer les sources de données spécifiques à chaque contexte.

Cette démarche rompt avec les approches court-termiste et critique en filigrane, l’inadéquation des pratiques actuelles d’évaluation et l’urgence d’instaurer des boucles d’apprentissage pour l’adaptation continue.

Ce guide propose une méthode opérationnelle et des étapes à suivre pour la construction, la mise en place et le suivi d’un plan de transition (l’ensemble des actions et des moyens envisagés pour la réduction des émissions liées aux activités d’une organisation en fonction de l’Accord de Paris) avec de nombreux retours d’expérience. La transition bas carbone ne peut plus être traitée comme un simple exercice de conformité réglementaire, mais doit devenir un levier stratégique et un facteur de différenciation. 

Cette publication met en lumière l’importance d’intégrer l’adaptation et la résilience aux changements climatiques dans les projets de développement. Faire de cette notion une finalité récurrente des projets. L’étude, issue de travaux collaboratifs de la Commission Climat et Développement (CCD), crée en 2007, propose une feuille de route pour caractériser et mesurer concrètement les impacts des projets sur l’adaptation et la résilience. 

Des exemples concrets sont exposés, comme le projet CEMAATERR du GERES au Maroc et le projet Tsara Kobaby au GRET à Madagascar, pour illustrer comment l’adaptation et la résilience peuvent être intégrées et mesurées, notamment à travers la définition de « facteurs de résilience ». 

Les facteurs de résilience sont des capacités ou attributs clés, tels que la capacité d’absorption, d’adaptation et de transformation, la gouvernance responsable, l’information et les moyens d’existence sécurisés, qui renforcent la capacité d’un système (communauté, écosystème) à faire face aux chocs et aux stress liés aux changements climatiques.

La publication met l’accent sur le fait que le « chemin » ou le processus d’établissement des indicateurs est aussi important que le résultat final, car il est propre à chaque organisation et projet. Les approches standardisée avec des bases de données d’indicateurs « clés en main » ne sont pas toujours appropriées. Les auteurs laissent poindre une tension entre la volonté des financeurs d’avoir des indicateurs agrégables et comparables, et la réalité du terrain qui exige une approche contextualisée et participative. 

Ce guide vise à aider les gouvernements des pays en développement et les acteurs de la coopération au développement à renforcer la résilience des systèmes humains et naturels face aux impacts du changement climatique. Il met en avant trois aspirations fondamentales : l’appropriation par les pays, l’inclusivité et la durabilité environnementale et sociale. Le guide fournit des listes de contrôle détaillées et actionnables pour les gouvernements et les agences de coopération au développement et préconise un cycle continu d’implémentation, de suivi, d’évaluation et surtout d’apprentissage. L’ouvrage recommande une gouvernance adaptative qui reconnaît et intègre l’incertitude profonde et s’éloigne des plans fixes à long terme. Ou encore d’appuyer le développement des capacités institutionnelles et techniques pour la résilience. Un enjeu est l’intégration des risques et opportunités climatiques dans tous les cycles politiques et plans de développement sectoriels.

Intégration de la résilience climatique dans le cycle politique

Ce rapport de l’Agence Européenne pour l’Environnement analyse l’avancement et les obstacles concernant le suivi et l’évaluation (S&E) des politiques nationales d’adaptation au changement climatique dans les pays de l’Espace Économique Européen (EEE). Presque tous les pays européens ont désormais des politiques nationales d’adaptation (stratégies et/ou plans). Le suivi, le rapportage et l’évaluation sont cruciaux pour mesurer les progrès, apprendre des expériences et réviser les politiques d’adaptation. L’intégration (mainstreaming) de l’adaptation dans les politiques sectorielles progresse également mais nécessite des leviers spécifiques. L’engagement des parties prenantes est essentiel à toutes les étapes du cycle politique, y compris le S&E. Il y a une reconnaissance croissante du besoin d’évaluer les risques climatiques transnationaux et les effets en cascade. La réussite du S&E (et de l’adaptation en général) dépend d’une coordination efficace (horizontale et verticale), d’un leadership clair et de la volonté d’utiliser les résultats des évaluations pour infléchir les politiques, même si cela implique des remises en question.

Le document souligne la nécessité croissante de suivre les progrès de l’adaptation au changement climatique au niveau national, notamment dans le contexte de l’Accord de Paris. Il propose un cadre et une méthodologie spécifiques pour le Suivi de l’Adaptation dans les Secteurs Agricoles (TAAS) au niveau national, couvrant les cultures, l’élevage, la foresterie, la pêche et l’aquaculture. Il insiste sur la flexibilité du cadre pour s’adapter aux contextes nationaux et locaux spécifiques et sur l’importance d’utiliser les données et indicateurs existants (ODD, Cadre de Sendai) pour éviter la duplication des efforts. Le développement d’un cadre spécifiquement dédié aux secteurs agricoles au niveau national pour le suivi de l’adaptation est une contribution intéressante, car de nombreux outils existants étaient alors soit spécifiques à des projets, soit multisectoriels. A retenir également, la proposition d’une procédure de notation et d’un système de classement des niveaux d’adaptation (de très faible à très élevé) pour évaluer les progrès.

Ce document de l’ADEME est un guide méthodologique conçu pour aider les collectivités territoriales à structurer et mettre en œuvre le suivi et l’évaluation de leurs politiques d’adaptation au changement climatique. Le guide propose l’utilisation du « cadre logique » comme outil central pour planifier et évaluer.

L’accent est mis sur une « gouvernance transversale », l’adaptation ne peut réussir en silo et nécessite une appropriation large. L’ADEME préconise d’anticiper le S-E dès la conception de la politique, de définir son périmètre et organiser le pilotage en désignant un responsable et en impliquant les parties prenantes (comités de suivi et d’évaluation). En ligne de fond, les collectivités sont encore peu matures sur le sujet de l’adaptation et son évaluation, d’où le besoin d’un guide structurant.

Evaluation

Rapports, études

Cette étude de 2015 réalisée par I4CE dresse un bilan de la littérature et des outils disponibles pour l’adaptation des villes francophones aux impacts du changement climatique. Les villes sont particulièrement vulnérables au changement climatique en raison de la concentration de population, d’activités économiques et d’infrastructures, souvent en zones à risque (littoraux, fleuves). Une offre riche d’outils et de guides méthodologiques existe pour accompagner les villes dans l’élaboration de stratégies d’adaptation. Un accent est mis sur « l’appropriation » des outils par les acteurs locaux, soulignant que la simple existence d’outils ne suffit pas. L’étude constate un décalage important entre la maturité de l’offre d’outils et la demande ou l’appropriation réelle par les villes. C’est à dire une difficulté pour les villes de passer des réflexions stratégiques à la mise en œuvre concrète de projets d’adaptation.

Biodiversité

2014 – Indicateurs de biodiversité pour les collectivités territoriales : cadre de réflexion et d’analyse pour les territoires, UICN France, Paris

Ce document de 2014, produit par le Comité français de l’UICN, propose un cadre de réflexion et d’analyse pour aider les collectivités territoriales françaises, notamment les régions, à sélectionner et utiliser des indicateurs de biodiversité. Il passe en revue les jeux d’indicateurs existants aux niveaux mondial, européen, national et local. S’appuyant sur le modèle DPSIR (Forces motrices-Pressions-État-Impacts-Réponses), il structure un questionnement stratégique et identifie 25 thématiques clés pour l’élaboration d’un futur jeu d’indicateurs synthétique.

Le document évoque l’adaptation et la déclinaison de l’Indice de Singapour, initialement conçu pour les villes, à d’autres échelles territoriales et identifie et comble un manque d’outils standardisés et adaptés aux collectivités territoriales françaises (hors grandes villes) pour le suivi de la biodiversité.

Ce cadre de réflexion incite à une gouvernance environnementale plus structurée et comparable entre territoires. L’objectif est de faire de la biodiversité un enjeu central de l’aménagement et des politiques locales, en préparation d’un jeu d’indicateurs commun.

Cadre Pression Etat Réponses

2014 – Développement d’une méthode d’évaluation quantitative des effets des projets d’infrastructures de transport terrestre sur les milieux naturels, Fanny Mallard

Cette recherche élabore une méthode d’évaluation quantitative des effets des projets d’infrastructures de transport terrestre sur les milieux naturels. Elle vise à dépasser les approches qualitatives en introduisant un processus gradué de trois étapes. L’objectif est d’intégrer ces considérations écologiques tôt dans la planification pour minimiser les atteintes à l’environnement. La méthode propose une approche multi-échelles : analyse des impacts aux niveaux de l’habitat, de l’écosystème et de l’éco-complexe (paysage). Egalement, le passage d’une protection environnementale souvent axée sur des aspects légaux (espèces rares, zones protégées) à une évaluation proactive basée sur la vulnérabilité intrinsèque de tous les milieux naturels affectés. Ou encore la volonté d’intégrer l’évaluation écologique quantitative très en amont dans le processus de planification des projets (études d’opportunité/faisabilité), et non plus seulement au stade des études d’impact réglementaires.

Développement durable

Cet ouvrage analyse le rôle de l’évaluation des politiques publiques afin de questionner les finalités des projets et politiques se réclamant du développement durable, au-delà du simple contrôle de performance, en intégrant les dimensions économiques, sociales et environnementales. Il met en lumière la nécessité d’une approche systémique et participative, dépassant les logiques sectorielles traditionnelles pour mieux répondre à la complexité des enjeux.

Autres ressources en évaluation par secteur :

Date de première diffusion : 2019
Dernière actualisation : 202
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