Evaluations ex-post

Les évaluations ex post sont réalisées plusieurs années après l’achèvement d’un projet, programme ou d’une politique publique afin de pouvoir en apprécier pleinement la portée, de manière rétrospective.

Présenter l’évaluation ex post comme partie intégrante de la boite à outils des évaluateurs, le type d’évaluation qui n’intervient que bien après la clôture d’un programme, fait partie du b. a.-ba des modules d’introduction à l’évaluation. Comme une évidence : s’intéresser aux effets à moyen et long terme.

Pourtant, la pratique fait qu’il est extrêmement rare d’en croiser sur le terrain. Hormis la famille bien spécifique des essais randomisés. De la même manière que les évaluations ex-ante, ne sont pas si courantes.

Si le fonctionnement en mode projet complexifie en effet une approche ex-post et sa mise en pratique (qui rédige les termes de référence s’il n’y a plus d’équipe projet ? Qui pour accueillir et orienter l’équipe d’évaluation s’il n’y a plus de présence physique sur place, etc.) – intégrer une ligne budgétaire 2 à 5 ans après la clôture de l’action semblerait à la portée de chaque bailleur de fonds.

Dans le cadre d’interventions publiques, le champ des potentiels est immense, relativement vierge et en attente d’une volonté politique.

Selon le lexique du Conseil Scientifique de l’Evaluation1, l’évaluation ex-post est une étude qui vise à tirer les enseignements rétrospectifs sur une politique publique parvenue à maturité et « routinisée ».

Combien de politiques publiques parvenues à maturité ? Combien d’évaluations ex-post disponibles, accessibles, recensées ou en cours d’élaboration ?

En bref 

Une évaluation ex post est une évaluation qui se déroule bien après la mise en œuvre d’une politique, d’un programme ou d’un projet. Bien que faisant partie des fondamentaux enseignés en évaluation, elle reste rare sur le terrain.

La plupart des financements publics fonctionnent en « mode projet » avec un début, une fin et une clôture budgétaire. Une fois le projet terminé et l’équipe dissoute, il n’y a plus de porteur institutionnel pour accueillir une évaluation 3 à 5 ans plus tard. Le défi d’allocation budgétaire se heurte à la rigidité des cycles budgétaires annuels ou pluriannuels qui peinent à « geler » des fonds pour une date lointaine. 

Politiquement sensible, une évaluation ex post juge les effets réels et durables d’une politique. Les résultats risquent de contredire les promesses initiales, ce qui explique potentiellement une certaine timidité à les déployer.

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Publication initialement prévue pour décembre 2024 sur le site de l’IWEPS


  1. Petit guide de l’évaluation des politiques publiques, La Documentation française, 1996 ↩︎

Date de 1ère diffusion : 2018
Date de dernière actualisation : 202
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Sébastien GALEA