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Le monde du développement, des conflits d’intérêt à tous les niveaux

Valéry Ridde et Jean-Pierre Olivier de Sardan, « The Development World: Conflicts of Interest at All Levels », Revue internationale des études du développement, 249 | 2022, mis en ligne le 02 septembre 2022


Dans cet article, Valéry Ridde et Jean-Pierre Olivier de Sardan proposent une définition inclusive du conflit d’intérêt.

Le conflit d’intérêt intervient lorsqu’un acteur engagé à n’importe quel degré d’ingénierie de projet, humanitaire ou de développement, estime nécessaire d’afficher des opinions qui contredisent ses perceptions ou ses connaissances, de retenir des critiques ou d’ignorer les problèmes rencontrés par l’intervention. 

Ainsi, une surdité aux critiques émises par d’autres acteurs ou une auto-censure de ses propres critiques. Toute critique ouverte pouvant ainsi mettre en péril la position de chacun et chacune dans l’industrie du développement. Un univers où l’auto-congratulation, l’auto-régulation, la parole élogieuse, la promotion des interventions et l’utilisation d’un langage stéréotypé sont la norme.

Les enjeux sont divers : obtenir ou renouveler un financement, la crainte de ternir son image, « ne pas nuire » à sa carrière ou à son compte en banque.

Pour les consultants, la pression implicite des contractants de ne plus avoir recours à des profils estimés trop critiques. Une certaine connivence entre bailleurs et consultants, dans des espaces de temps de toute façon trop restreints pour des évaluations de qualité et coincés en tant que prestataire par des termes de référence qui imposent ce qui doit être étudié et comment. Sortir du cadre implique s’exposer à ce que le rapport ne soit pas approuvé, « validé » et de fait non payé. 

Les ONG et agences de mise en oeuvre, en tant que sous-traitantes, misent sur le renouvellement d’un contrat, voire jouent leur propre survie sur l’atteinte des résultats préalablement fixés au moment de la contractualisation du « partenariat ».

De la même manière, les services publics, exigus, sont enclins à dissimuler les échecs, montrer qu’ils sont bons élèves, que les activités prévues ont été menées de manière efficiente, quelle qu’en soit la qualité, afin d’engendrer ou renouveler l’appui. Par ailleurs, « à cheval donné, on ne regarde pas les dents ». 

Cette posture du bon élève se décline des échelons territoriaux jusqu’aux populations bénéficiaires, gommant les aspérités des arènes politiques locales, elles-mêmes susceptibles d’accélérer ou de contraindre la réussite des initiatives. Peu importe l’issue, des narratifs idylliques sont attendus et produits pour les partenaires étrangers.

Bien sûr des exceptions existent, des expériences positives fleurissent, certains acteurs jouent selon les règles, sans censure, ni auto-censure. 

En conclusion, Valéry Ridde et Jean-Pierre Olivier de Sardan proposent diverses pistes :

  • orienter la recherche vers la compréhension et la documentation des conflits d’intérêt, explorer les exceptions positives
  • convaincre, argumenter, former : de la nécessité de regarder la réalité en face, sortir de l’obsession des résultats positifs, instaurer notamment une culture de diagnostic rigoureux
  • attendre des bailleurs, lesquels maitrisent les règles du jeu, d’impulser des mécanismes qui engendrent des évaluations réellement indépendantes, avec des méthodes mixtes, avec plus de poids pour les méthodes qualitatives
  • la publication et le libre-accès aux évaluations de manière systématique, incluant un droit de réponse et la transparence du débat
  • un fonds pour la recherche piloté par un comité d’experts indépendants qui sélectionnerait les propositions de recherche (abondé par exemple à hauteur de 10% des montants engagés)

Ces propositions visent à stimuler un débat actuellement absent sur le rôle que devrait avoir les institutions de développement pour générer des analyses indépendantes, rigoureuses et sans complaisance.


En bref : dans cet article, Valéry Ridde et Jean-Pierre Olivier de Sardan définissent le conflit d’intérêts dans le secteur du développement comme la pression systémique qui pousse les acteurs (consultants, ONG, services publics) à taire leurs critiques et à ignorer les problèmes pour protéger leur position ou leurs financements. Cette culture de l’autocensure, alimentée par la crainte de ne pas renouveler un contrat, conduit à une connivence entre bailleurs et praticiens, aboutissant à des évaluations complaisantes et des narratifs idylliques qui masquent tout potentiel échec. Pour briser ce cycle, les auteurs proposent plusieurs pistes, telles que la publication systématique des évaluations, la création d’un fonds de recherche indépendant, et surtout un changement de posture des bailleurs de fonds pour qu’ils exigent et permettent des analyses véritablement rigoureuses, critiques et sans complaisance, notamment en valorisant les approches qualitatives.

Ressources connexes
Appel à témoignages

Pour contribuer, modestement, à ce débat, nous mettons à disposition cet espace et sollicitons vos réactions (section commentaire ci-dessous). Les conflits d’intérêt, la norme ou l’exception ? Merci par avance de vos retours d’expérience.

L’évaluation en contexte de développement, enjeux, approches et pratiques

l'évaluation en contexte de développement

En bref : ce manuel se présente comme destiné aux personnes souhaitant s’initier à l’évaluation de programmes. Saut dans le grand bain pour les débutants, il permettra surtout aux initiés une approche réflexive et actualisée sur leurs pratiques. Suivant le fil d’une démarche évaluative, il donne la parole à une sélection de praticiens et praticiennes. Ce qui laissera par ailleurs l’opportunité de découvrir et de suivre de multiples auteurs sur la durée. Dans son dernier chapitre, le manuel réuni les points de vue des premiers coordonnateurs et présidents du Réseau Francophone d’Evaluation. Comme son titre l’indique, l’ouvrage se circonscrit tout particulièrement au contexte du développement et de la coopération. Un deuxième tome permettrait de s’extraire de la logique de coopération, considérer l’avance des praticiens et praticiennes du développement dans la discipline afin d’offrir une référence plus globale en termes d’évaluation de politiques publiques et interroger les pratiques des pays hors du champs de l’aide. Enfin, l’ouvrage est disponible en ligne.

Un ouvrage de référence pour l’évaluation francophone pour les acteurs francophones

Cet ouvrage est un manuel pédagogique francophone destiné à l’évaluation de programmes en contexte de développement, avec un accent particulier sur l’Afrique et Haïti. Il comble un vide de littérature francophone pour offrir des références et des cas adaptés aux contextes de pays francophones, rompant avec la dépendance aux modèles anglo-saxons. Le manuel insiste sur la nécessité d’un langage commun et précis, proposant un dictionnaire conceptuel pour solidifier l’évaluation comme discipline. L’ouvrage de 491 pages réunit une multitude d’auteurs et de référents francophones de l’évaluation. Avec une vingtaine de chapitre, il couvre l’intégralité du cycle de projet, de la justification de l’intervention (sa « raison d’être ») jusqu’au transfert des connaissances, bien loin d’une unique mesure de résultats.

Une idée centrale est que les méthodes d’évaluation ne sont pas universelles et doivent être adaptées aux réalités culturelles, politiques et sociales, notamment en Afrique. C’est le premier manuel francophone à intégrer de manière aussi systématique ce mouvement, le « Made in Africa Evaluation » qui prône une évaluation enracinée dans les philosophies et les contextes africains, valorisant des concepts comme l’Ubuntu (« Je suis parce que tu es »). 

En insistant sur le « Made in Africa », la participation locale et la critique des modèles imposés par les bailleurs de fonds, les auteurs affirment que l’évaluation n’est pas un exercice technique neutre, mais un acte politique profondément ancré dans des relations de pouvoir postcoloniales. Le manuel suggère que la manière « occidentale » de définir un problème, de mesurer le succès et de juger de la valeur est souvent inadéquate et peut perpétuer des dynamiques de dépendance. L’ouvrage est donc un outil d’émancipation intellectuelle et pratique, visant à redonner aux acteurs locaux le pouvoir de définir et d’évaluer leur propre développement.

En terme méthodologique : 

ll est recommandé de dépasser le simple cadre logique pour construire une théorie du changement détaillée, qui explicite les hypothèses, les risques et les facteurs contextuels. L’évaluation devrait tester cette théorie plutôt que de se contenter de mesurer l’atteinte ciblée des indicateurs

Le chapitre 13 critique implicitement la survalorisation des études randomisées (RCT) en présentant une large palette d’alternatives, méthodes qualitatives ou mixtes.

L’évaluation doit s’ancrer dans le cycle complet de la politique, en commençant par une analyse critique de la « raison d’être » de la politique et de la justification d’intervenir. Elle doit évaluer la cohérence de la politique avec d’autres interventions et ne pas se focaliser uniquement sur l’atteinte des objectifs, mais aussi sur les effets non intentionnels.

Par ailleurs, les auteurs rappellent que la validité d’une évaluation ne dépend pas seulement de sa rigueur méthodologique, mais aussi de sa crédibilité, de sa pertinence pour les acteurs concernés et de son utilité pour l’action. Le savoir local et tiré de l’expérience est considéré comme une source de connaissance aussi légitime que le savoir scientifique.

Ce document s’ancre spécifiquement dans le développement international à travers, par exemple :

  • L’analyse des politiques migratoires : Cartier et Franzetti (p. 127) traitent des enjeux de l’évaluation des mouvements migratoires, en utilisant le Pacte mondial sur les migrations comme cadre d’analyse et en soulignant la vulnérabilité spécifique des migrants dans les crises.
  • Le suivi des Objectifs de Développement Durable (ODD) : le chapitre de Mahmoud Ghouil (p. 119) analyse le cadre de suivi et d’examen des ODD. Il discute des défis liés à l’adaptation de ce cadre mondial aux contextes nationaux et à la capacité des pays à évaluer leur progrès face à la complexité des objectifs.
  • L’évaluation des projets d’adaptation aux changements climatiques : le texte de Montibert (p. 133) aborde les défis concrets comme la difficulté d’accès aux données climatiques précises en Afrique ou en Haïti et la nécessité de diversifier les sources d’information pour évaluer la résilience.

Au final, l’ouvrage se singularise par sa triple ambition : être à la fois un manuel pédagogique rigoureux, un plaidoyer politique pour une évaluation décolonisée, et le socle d’une communauté de pratique francophone.

Bien que l’ouvrage présente une vision d’ensemble cohérente, il est le fruit de la collaboration de 46 auteurs aux perspectives variées. Comme les éditeurs le soulignent eux-mêmes dans l’avant-propos : « Malgré la volonté d’une certaine cohérence pédagogique, la diversité des points de vue dans cet ouvrage est le reflet de la diversité des perspectives théoriques et pratiques de leurs auteurs et autrices »

Il existe par exemple une tension notable sur la valeur et l’applicabilité des méthodes expérimentales. Egalement, sur le niveau d’influence que les parties prenantes devraient avoir sur le processus d’évaluation. Ou encore sur le rôle des recommandations : une évaluation réussie doit-elle nécessairement produire des recommandations claires, ou sa fonction peut-elle se limiter à fournir des éclairages diversifiés pour que les acteurs décident par eux-mêmes ?

Ressources en évaluation dans le secteur du développement

Quelles sont les propositions des candidat.e.s à l’élection présidentielle en matière d’évaluation des politiques publiques ?

C’est la question que s’est posé Théophile Courtier dans cette courte note où il présente et décrypte les programmes des 12 candidats en matière d’évaluation des politiques publiques. Une lecture incontournable à quelques jours des élections présidentielles.

Avis Macbook Pro 13″ 2020

Heureux processeur d’un MacBook Pro Retina 13 pouces, mi-2014, celui-ci commençait néanmoins à présenter quelques signes de faiblesse : quelques lenteurs lorsque, typiquement, 70 onglets étaient ouverts simultanément sur le navigateur, sans compter quelques dizaines de fichiers texte de tous types : word, excel, PDF,… Rien de bien gourmand, cependant. Il fallait alors prendre le temps de tout fermer pour repartir de plus belle. Même pour le montage vidéo, il tenait toujours à peu près la route.

J’ai néanmoins passé le pas précipitamment (beaucoup plus de d’habitude où je passe des heures sur les forums et autres sites spécialisés à peser le pour et contre) en jetant mon dévolu sur le MacBook Pro 2020 (13 pouces, deux ports Thunderbolt 3). L’entrée de gamme, comme toujours, pour la modique somme de 1499€. Mais rien à voir, ouh làlà, selon le vendeur celui-ci possède « 4 cœurs« . Évidemment, moi, je n’en doute pas, après 5 ans, mon Macbook Pro Retina est une antiquité. A moi, les joies de la vitesse !

Avis Macbook Pro 13" 2020
Macbook pro 2020 vs Macbook pro 2014

Bah non, en fait. Que de déceptions. Je regrette éminemment cet achat, voici pourquoi :

  • Clavier : sur le 2014, la course de frappe était juste parfaite ! Certes, j’ai échappé au clavier papillon et après quelques jours on y pense plus vraiment, le clavier fonctionne, ce n’est pas le problème, mais suffit de se remettre par hasard sur le Macbook 2014 pour retrouver un certain plaisir de frappe.
  • Design : le 2020 fait un peu trop joujou, voir bijou, un peu plus fin, il donne une sensation de fragilité
  • Connectique et mobilité : là où avant je me déplaçais avec 2 éléments (le macbook et son chargeur), il m’en faut maintenant 5 ou 6 (adaptateur USB, adaptateur RJ45, adaptateur HDMI, câble de charge USB‑C, l’adaptateur secteur… le tout sans oublier le Macbook)
  • Chargeur : fini le petit voyant qui indiquait la fin de la charge, fini la connexion aimantée qui évite que le portable tombe par terre lorsque l’on se prend le pied dans les câbles…
  • Touchbar : non seulement totalement inutile mais également ne rend plus possible des fonctions basiques et simples comme l’ajustement du volume par simple pression d’une touche « plus » ou « moins » – il faut maintenant une pression prolongée pour faire apparaitre un curseur.

Et enfin le plus embêtant : il se met parfois à ventiler bruyamment. Rien de dramatique mais encore une fois un problème que je n’avais pas avec la génération précédente.

Donc si on résume : je n’ai pas la sensation d’avoir gagné en puissance. Par contre d’avoir perdu sur tout le reste, pour la modique somme de 1499€.

Caractéristiques :
MacBook Pro (13 pouces, 2020, deux ports Thunderbolt 3)
Processeur 1,4 GHz Intel Core i5 quatre cœurs
Mémoire : 8 Go 2133 MHz LPDDR3

Macbook pro 2020 vs Macbook pro 2014 : 6 ans d’innovation pour une régression.

Les limites du cadre logique

Les limites intrinsèques

1. Rationalité, linéarité et causalité
Logique de causalité du cadre logique
Une logique de causalité : si A produit B et B produit C alors A devrait produire C. Extrait du manuel de référence du cadre logique.

Le cadre logique se fonde sur des principes de causalité, de linéarité et de rationalité. Pour autant, si l’Homo sapiens était rationnel, la planète serait une oasis de prospérité, sans nécessité de programmes de développement et donc de cadre logique…

La rationalité est limitée par la subjectivité, notre perception de la réalité influencée par nos principes, valeurs, dogmes ;  par notre culture et éducation, nos orientations psychologiques et humeurs du moment…

Cette rationalité est par ailleurs limitée par notre champ de vision, ce qui nous apparait comme un manque de rationalité est souvent lié à un simple déficit d’information. Nous jugeons irrationnels des comportements dont nous ne comprenons pas les motivations.

Egalement l’apparente irrationalité peut émerger d’une distorsion entre intérêts individuels et intérêts collectifs. Une fois les intérêts individuels soulevés, l’explication des comportements se clarifie…

Selon René Descartes, père spirituel de la rationalité. : « Pour atteindre la vérité, il faut une fois dans la vie se défaire de toutes les opinions que l’on a reçues, et reconstruire de nouveau le système de ses connaissances.« 

Un portrait de René Descartes : père spirituel de la rationalité. " Pour atteindre la vérité, il faut une fois dans la vie se défaire de toutes les opinions que l'on a reçues, et reconstruire de nouveau le système de ses connaissances."
René Descartes : père spirituel de la rationalité.  » Pour atteindre la vérité, il faut une fois dans la vie se défaire de toutes les opinions que l’on a reçues, et reconstruire de nouveau le système de ses connaissances. »

Le principe de linéarité est de la même manière tout relatif.

Planification vs réalité
Le principe de linéarité induit par le cadre logique.
Atteinte des résultats

Divers chercheurs en sciences sociales vont remettre en cause ces « présupposés positivistes » :

« Si les gentils acteurs d’un projet se voient attribuer certains moyens, qu’ils utiliseront frugalement et dont ils rendront fidèlement compte, ils mettront en œuvre des activités utiles et nécessaires, qui permettront d’atteindre des objectifs vérifiables et bénéfiques, au service d’une juste cause, sauf si de méchants acteurs extérieurs ne font pas ce qu’ils ont promis de faire. »

Planification, gestion et politique dans l’aide au développement : le cadre logique, outil et miroir des développeurs – François Giovalucchi et Jean-Pierre Olivier de Sardan -Revue Tiers Monde, 2009

« le développement n’est pas mû par une logique cartésienne de cause à effet, mais par une dynamique chaotique de simultanéité »

Pierre Jacquet, « À la poursuite des Objectifs du millénaire », Option Finance, janvier 2005

« … vision technique et dépolitisée, sans références aux arènes locales, aux dynamiques en cours, aux jeux d’acteurs existants.»

«…il suffirait de dérouler mécaniquement les actions prévues pour obtenir les résultats attendus oubliant qu’une intervention induit des interactions permanentes entre les espaces locaux et l’intervention. »

Analyser, suivre et évaluer sa contribution au changement social , Philippe Lavigne Delville, séminaire AFD-F3E, 2014

Cette théorie de la causalité est également remise en cause par la théorie de la double causalité : l’avenir peut-il influencer le passé ? Mais quittons la métaphysique pour revenir à des éléments plus pragmatiques…

2. La simplification à outrance

Incorporer la substance d’une, trois ou cinq années de programme dans une matrice de 4 sur 4 est en soi une performance. Même si le rédacteur du cadre logique possède une connaissance extrêmement poussée du contexte, le degré de finesse et de précision qui pourra être transmis à travers les cases de l’outil ne sera que limité. Le cadre logique est forcément réducteur de la complexité d’une situation et de la tentative de réponse apportée.

Par ailleurs, seul le concepteur du cadre en possède toute la substance, lui ou elle seul.e en maitrise les nuances et les sous-entendus, les omissions de ce qui est considéré comme implicite afin de ne pas déborder du format tableur et, par souci de lisibilité, d’en équilibrer chaque case.

Pour autant la lecture de ce concentré de projet est complexe, chaque élément demande concentration et réflexion et il n’est probablement pas plus rapide de lire en profondeur un cadre logique sur 3 pages qu’un narratif de projet sur 30 ou 50.

Réponses aux critiques sur le cadre logique

Quelles que soient les critiques envers l’outil et son mode d’utilisation, force est de constater que Léon J. Rosenberg et Lawrence D. Posner (voir les prémices du cadre logique) étaient des visionnaires. A travers l’outil, les deux consultants entrevoyaient les fondations d’un système de suivi et d’évaluation pour l’agence de coopération américaine, alors même qu’aucune institution n’avait encore formalisé ce type de système.

Aussi, diverses approches méthodologiques postérieures au cadre logique étaient déjà dans le champ de vision de Rosenberg et Posner, par exemple :

La capitalisation d’expérience :

La justification première de l’investissement sollicité pour diffuser le cadre logique dans l’agence est ce que nous appelons communément aujourd’hui la capitalisation d’expérience.

Est-ce que la mise en place de nos préconisations* mérite l’investissement ? Cette question rhétorique en appelle une autre : quelle est la valeur de sauvegarder l’expérience de 20 années de développement ?

*la préconisation évoquée est l’adoption officielle et diffusion du cadre logique au sein d’USAID pour un montant d’environ 500 000$ en 1969

Project evaluation and the project appraisal reporting system, 1969

La cartographie des incidences (outcome mapping) :

L’extrait ci-dessous illustre de manière troublante les fondements de la méthode de la cartographie des incidences, construite par opposition au cadre logique.

Par exemple, si l’objectif spécifique est d’augmenter la production de riz de 50% et que les résultats attendus sont (1) la construction de canaux d’irrigation (2) la distribution de semences à haut rendement et que le projet assume qu’il y aura suffisamment d’engrais sur le marché à un prix raisonnable et que les producteurs auront accès à des crédits – le projet pourrait avoir a influencer les producteurs et distributeurs d’engrais et les institutions bancaires malgré que celui-ci n’ai aucune autorité sur eux. Le responsable de programme peut le faire en partageant ses objectifs avec les parties prenantes. Avec le cadre logique, il peut présenter ses objectifs spécifiques, les réalisations attendues, et les hypothèses critiques pour le succès du projet. Il peut aussi présenter l’objectif global afin qu’ils puissent se rendre compte en quoi ils contribuent à une entreprise importante. Finalement, il peut partager avec eux les hypothèses du projet pour que chacun puisse visualiser son rôle permettant d’aider le responsable de projet à accomplir sa tâche.

The logical framework : a manager’s guide to a scientific approach to design and evaluation, Practical Concepts Incorporated, November 1979

Par ailleurs, certaines critiques comme l’absence de concertation ou la rigidité du cadre logique sont à relativiser car celles-ci avaient été anticipées considérées par Rosenberg et Postner :

Absence de concertation

Le processus d’élaboration du cadre est à faire de manière collaborative. Cela demande la participation de toutes les parties prenantes : les équipes de programmation, les équipes cadres, les gestionnaires de projets, les expertises techniques, les techniciens et fréquemment les experts en évaluation.

The logical framework : a manager’s guide to a scientific approach to design and evaluation, Practical Concepts Incorporated, November 1979

Rigidité

« The art of planning et replanning »

Le rapproche de rigidité du cadre logique quand bien même ces auteurs élevait la planification et re-planification au rang d’un art.

Austérité et conformisme

Bien sûr la diffusion de la méthode à travers les années et les institutions a débouché sur un niveau élevé de conformisme et de soucis de conformité. De nombreux projets font office de « copier/coller » et une peur de l’innovation afin de ne pas « sortir du cadre ». Pour autant, le mode de fonctionnement des auteurs était rafraichissant et atypique :

Un formateur se souvient : c’était un environnement des plus stimulants car la philosophie de Léon était d’embaucher des gens issus de parcours divers, de les projeter dans un domaine dans lequel il n’étaient pas experts, et de voir quel type de créativité pouvait émerger… avec pour objet… « la génération d’un flot d’idées plutôt qu’une application d’un savoir préconçu »

Il est toujours intéressant afin de saisir une méthode ou en cas d’incompréhension théorique, de revenir systématiquement à sa source. Peter Drucker, père fondateur de la Gestion Axée sur les Résultats et donc inspirateur de l’approche du cadre logique indiquait : « les résultats sont obtenus en exploitant des opportunités, et non et résolvant des problèmes ».

Alors même que la conception du cadre logique débute par un arbre à problèmes !

“Results are gained by exploiting opportunities, they are not gained by solving problems.” Peter Drucker

Et pour conclure ce tour d’horizon, une devise Shadok :

Cadre logique : s'il n'y a pas de solution, c'est qu'il n'y a pas de problème (devise Shadok)

Répondre au questionnaire cadre logique

Pour aller plus loin :
Approches critiques du cadre logique
Le cadre logique
  1. L’analyse des parties prenantes
  2. L’analyse des problèmes
  3. L’analyse des objectifs
  4. L’analyse des stratégies

Date de première diffusion : octobre 2019

Sommaire : les étapes de mise en place d’un Système de suivi et évaluation

Introduction
Les phases principales de mise en place d’un Système de Suivi et Evaluation
Les 5 étapes de mise en place d’un SSE

Plan d’action (google doc)
Ce canevas constitue une feuille de route et permet d’avancer étape par étape sur la matérialisation du plan d’action.

Modèles et canevas : suivi évaluation

Etape 1 : état des lieux
Etape 2 : définir les champs du système
Etape 3 : sélection de méthodes
Etape 4 : planifier la collecte d’information et et le traitement des données

Le reporting

Tableaux de suivi des indicateurs
Seuil de déclenchement
Suivi des activités

Techniques de recueil et outils de collecte :

veille documentaire et sources d’information
observation
entretiens
focus group
enquête par questionnaires

Etape 5 : planification de l’utilisation des résultats
Pour aller plus loin

Ces pages ont été progressivement développées et actualisées entre 2019 et 2025.

Urgence

Pragmatisme des outils et des attentes en suivi évaluation dans le programmes d’urgence humanitaire

Une mise en avant de ce guide, pas tout à fait récent (2008) mais qui prend à contre-pied une multitude de guides et de manuels de suivi évaluation basés sur la Gestion Axée sur les Résultats : le good enough guide (traduit par suffisamment bon).

Ce guide, issu du Emergency Capacity Building Project (ECB) et basé sur les contributions de plusieurs grandes ONG, propose une approche pragmatique, dite « suffisamment bonne », pour la mesure de l’impact et la redevabilité dans les contextes d’urgence humanitaire. Destiné principalement aux responsables de projets sur le terrain, il vise à intégrer ces pratiques dans leur travail quotidien, même lorsque le temps, les ressources ou le savoir-faire sont limités. Le guide souligne l’importance cruciale d’impliquer les populations affectées (femmes, hommes, enfants) à toutes les étapes : évaluation des besoins, planification, mise en œuvre et jugement de l’intervention. Il insiste sur la nécessité de fournir des informations claires aux bénéficiaires, d’établir une communication et un feedback à double sens, et de mesurer les changements réels intervenus dans la vie des personnes grâce au projet. Plutôt que des méthodes complexes, il préconise des outils simples, rapides et sûrs, adaptés au contexte, tels que l’établissement de profils communautaires, l’identification des changements souhaités par les populations, le suivi participatif et la mise en place de mécanismes de plaintes.

Ce projet a été créé pour traiter les lacunes dans la réponse internationale aux secours d’urgence. Son objectif consiste à améliorer la rapidité, la qualité et l’efficacité avec laquelle la communauté humanitaire sauve des vies, améliore le bien-être et protège les droits des femmes, des hommes et des enfants affectés par l’urgence.

Une idée clé : substituer à l’idéal paralysant de la perfection la poursuite d’un objectif réaliste et satisfaisant.

« Pendant des années, les ONG ont promis (aux bénéficiaires) d’être redevables à leur égard, de rechercher leurs opinions et de les mettre au cœur de la planification, de la mise en œuvre et du jugement de notre réponse à leur situation d’urgence. En pratique, c’est une promesse qui s’est avérée difficile à tenir. Une conjonction de facteurs comprenant le manque de savoir-faire, de temps ou de personnel et la situation elle-même font trop souvent de la mesure de l’impact et de la redevabilité des zones interdites durant la réponse à la situation d’urgence.« 

Urgence
Pragmatisme des outils et des attentes en urgence humanitaire
Le projet a été développé pour traiter des lacunes persistantes dans la réponse internationale aux secours d’urgence. « Suffisamment bon » (good enough) dans le sens donc de pragmatique, fonctionnel : ne pas viser le système idéal mais adapté aux capacités du terrain et utile.
Good enough ?

Voir également :

Appréhender la différence entre corrélation et causalité en évaluation de projet

Corrélation


La corrélation est un concept purement statistique qui indique l’existence d’une relation ou d’une association entre deux variables. Lorsque deux variables sont corrélées, cela signifie que les changements observés dans l’une sont liés, de manière systématique, aux changements observés dans l’autre.

On distingue trois types de corrélation :

  • La corrélation positive : les deux variables évoluent dans la même direction. Si l’une augmente, l’autre a tendance à augmenter également. Un exemple classique est la corrélation positive entre la hausse des températures estivales et l’augmentation des ventes de crèmes glacées
  • La corrélation négative : les deux variables évoluent en directions opposées. Si l’une augmente, l’autre a tendance à diminuer. Avec la hausse de températures estivales, la baisse de la vente des appareils à raclette. 
  • La corrélation nulle : il n’existe aucune relation statistique apparente entre les deux variables. Le temps d’écran pour les ados et la vente de pamplemousse dans l’Arctique. 

En évaluation, étudier une corrélation est une première phase d’analyse. Par exemple, est-ce que la construction de pistes cyclables augmente l’usage de la bicyclette ? 

Comme exposé par le statisticien Edward Tufte, « la corrélation n’est pas synonyme de causalité, mais c’est certainement un indice« . Elle signale une relation à investiguer, mais ne dit rien sur la nature de cette relation.

Causalité

La causalité est un concept plus fort et plus exigeant. Elle signifie qu’un changement dans une variable, la cause, provoque directement un changement dans une autre variable, l’effet. Il s’agit donc d’une relation de cause à effet où l’une des variables influence directement l’autre. Cette notion, fondamentale pour la science moderne, a été formulée de manière concise par Galilée : « La cause est ce qui est tel que, lorsqu’elle est posée, l’effet s’ensuit ; lorsqu’elle est ôtée, l’effet est ôté« .

La distinction conceptuelle est fondamentale : la causalité implique toujours une corrélation, mais une corrélation n’implique jamais nécessairement une causalité. Si un projet cause réellement une amélioration, on observera une corrélation entre la mise en œuvre du projet et l’amélioration. Cependant, l’observation de cette corrélation seule ne suffit pas à prouver le lien de causalité.

Dans le cadre de l’évaluation de projet, on peut se demander si la construction de pistes cyclables incite les gens à faire du vélo, ou si les municipalités construisent des pistes cyclables en réponse à une demande croissante de cyclistes déjà existants. La relation peut également être bidirectionnelle, chaque variable influençant l’autre dans une boucle de rétroaction.

Corrélation n’est pas causalité

Exemple : pistes cyclables et commerces de proximité

Poursuivons sur ce même exemple lié aux mobilités douces.

  • L’observation (la corrélation) :

Les politiques de promotion des mobilités douces, et en particulier du vélo, connaissent un essor sans précédent. Les collectivités investissent dans la construction d’infrastructures dédiées, comme les pistes cyclables sécurisées. Les données de comptage montrent presque systématiquement une augmentation de la fréquentation cycliste dans les zones où de tels aménagements sont réalisés.

Dans un territoire donné, les élus décident d’investir dans la création et la sécurisation de pistes cyclables sur une période de cinq ans. 

En analysant les données économiques de la même période, on observe que dans les rues où de nouvelles pistes cyclables ont été aménagées, le chiffre d’affaires des commerces de proximité (boulangeries, kebabs, supérettes,…) a augmenté.

Ici, nous avons une corrélation positive :

  • Variable A : le nombre de kilomètres de pistes cyclables.
  • Variable B : le chiffre d’affaires des commerces locaux.

Lorsque la variable A augmente, la variable B a tendance à augmenter aussi. Les deux variables évoluent ensemble.

L’analyse : pourquoi ce n’est (peut-être) pas si simple

La conclusion hâtive serait de dire : « L’installation de pistes cyclables provoque une augmentation de l’activité commerciale. » C’est une hypothèse plausible (les cyclistes s’arrêtent plus facilement que les automobilistes pour un achat rapide, ils ont plus soifs, ils réinvestissent le temps gagné et l’argent économisé dans un café crème avec croissant sur une terrasse moins polluée qu’avant, etc.).

Cependant, la corrélation seule ne le prouve pas. D’autres facteurs pourraient expliquer cette tendance. Par exemple :

corrélation et causalité : chercher l'ensemble des facteurs
D’autres facteurs cherchent à expliquer cette tendance.

  1. Une politique globale de réaménagement : les pistes cyclables ont souvent été installées dans le cadre d’un projet plus large de réaménagement du quartier (trottoirs élargis, plantation d’arbres, limitation de la vitesse). C’est peut-être l’amélioration générale du cadre de vie qui a attiré plus de monde, et non uniquement les pistes cyclables.
  2. Un changement démographique (facteur caché) : Le quartier est peut-être devenu plus attractif pour de jeunes familles ou des ménages au pouvoir d’achat plus élevé, qui à la fois utilisent plus le vélo ET consomment plus dans les commerces locaux. Le changement de population serait alors la vraie cause.
de la corrélation à la causalité - débusquer les facteurs cachés

Appréhender la différence entre corrélation et causalité en évaluation de projet
Le facteur caché


3. Une tendance de fond : il y a peut-être une tendance générale, dans tout le pays, à un retour en grâce des commerces de proximité, indépendamment des aménagements cyclables.


En conclusion, la corrélation entre les pistes cyclables et la vitalité commerciale est un signal intéressant pour les urbanistes, les chargés de développement des territoires ou les élus. Mais pour prouver la causalité, il faudrait une évaluation plus poussée comparant ces rues avec des rues similaires n’ayant pas eu de pistes cyclables, afin d’isoler l’effet propre de l’aménagement.

Abuser du randomisé ?

Néanmoins, ces évaluations de type randomisées (voir Randomized Controlled Trial) auraient pour objet d’éclairer la prise de décisions des élus pour leur politique d’aménagement. Dans la pratique, voir ci-dessous l’exemple de l’évaluation de fin du projet Autrement qui n’arrive que pour constater des problématiques opérationnelles. 

Analyser et atténuer les points de blocage en utilisant par exemple, comme support de discussion, la théorie du changement aurait permis d’amplifier les effets, à défaut de pouvoir les circonscrire pour les mesurer.

Un projet de mobilité douce ne réside pas seulement dans le produit final (les kilomètres de pistes peintes au sol), mais dans la transformation des processus de planification et de concertation qui y ont mené. La question n’est pas seulement « Les pistes cyclables ont-elles été livrées ? », mais « Comment leur tracé a-t-il été décidé et mis en œuvre ? ». L’effet causal de la démarche pourrait être d’avoir rendu le processus de planification plus inclusif en intégrant les associations d’usagers cyclistes et les commerçants dès l’amont, ou plus rigoureux en se basant sur des données fines de comptage cycliste et de sécurité perçue, ou encore d’avoir créé de nouveaux réseaux de collaboration pérennes entre les services municipaux (urbanisme, voirie, espaces verts).

Une opinion : 

Les évaluations randomisés sont longues, complexes et donc couteuses. Dès lors qu’une corrélation forte est établie (même sous forme de convention sociale et non scientifiquement, par exemple « un ado est sera plus épanoui dehors à faire du vélo que toute la journée derrière un écran » ), l’enjeu est de multiplier les actions pour un rechercher un effet cocktail, par exemple : la construction de pistes cyclables plus l’organisation d’atelier de remise en état de vieilles bicyclettes plus initiation et permis vélo dans les écoles.

Mais une priorité serait de s’attaquer aux dysfonctionnements de mise en oeuvre opérationnelle qui sont récurrents, programme après programme : validations en silos, délais de décaissement anormalement longs, complexité administrative, déconnexion avec les utilisateurs finaux, projet en cycle court et unique,… 

Les retards opérationnels sont les symptômes d’une gouvernance ou d’un management défaillant sur différentes échelles (ou sur l’articulation de ces échelles – communes, départements, régions, états, UE, associations d’usagers, etc.).

Pour aller plus loin

Une explication en vidéo :

Ouvrages de référence en évaluation

Une bibliographie collaborative
Des ouvrages qui s'échangent d'une session de formation à la suivante. Ouvrages de référence en évaluation ou oeuvre littéraire.
Les ouvrages recommandés par d’anciens participants sont proposées aux nouveaux participants.

Lors du démarrage de la formation-action « concevoir et mettre en place un SSE », nous demandons aux participants quel est leur ouvrage de référence en suivi et évaluation. Celui en évidence sur leur table de chevet. Nous offrons alors les ressources préconisées aux participants de la session suivante, qui ont la possibilité de se mettre en contact avec leur « parrain ». Souvent, les participants restent pantois et n’ont pas forcément une référence en tête. Nous ouvrons alors le champs, à des ouvrages spécialisés ou techniques, des romans, des recueils de photos. A tel point qu’entre 2 sessions, nous reprenons partiellement la main en réintégrant partiellement les ouvrages spécialisés en évaluation… Au-delà d’offrir un souvenir qui fasse sens et de créer du lien entre participants de différentes sessions, avec des stagiaires issus de 17 nationalités, l’idée était également de pouvoir découvrir des publications qui n’auraient pas été détectés par nos radars.

Ci-dessous la liste des ouvrages recommandés à ce jour :

En lien direct avec l’évaluation :

  • L’évaluation des politiques publiques, Bernard Perret, 2001
  • Abc de l’évaluation évolutive, Jamie A.A. Gamble, 2008
  • Fact Fullness : Ten Reasons We’re Wrong About the World and Why Things Are Better Than You Think, Hans Rosling, 2008
  • L’évaluation des politiques publiques : le développement d’une nouvelle culture, Patrice Braconnier,Guy Cauquil, 2010
  • Agir pour le changement : guide méthodologique pour accompagner des processus de changement « complexe » : analyser, planifier, suivre et évaluer, F3E, Bruno de Reviers, Hédia Hadja-Castro, 2014

En lien, disons… plus indirect avec l’évaluation : 

  • Le savant et le politique, Max Weber, 1919
  • Gouverneurs de la rosée, Jacques Roumain, 1944
  • Questions de sociologie, Pierre Bourdieu, 1981
  • La faillite du développement en Afrique et dans le tiers monde, Samir Amine, 1989
  • Repenser l’inégalité, Amartya Sen, 2000
  • L’invention de la pauvreté, Tancrède Voituriez, Grasset, 2013
  • Pour une écologie de l’attention, Yves Citton, 2014
  • Repenser la pauvreté, Abhijit v. Banerjee, Esther Duflo, 2014
  • Americanah, Chimamanda Ngozi Adichi, Gallimard 2015
  • Petit Pays, Gaël Faye, 2016
  • L’économie symbiotique, Isabelle Delannoy, 2017

En bref : les participants aux formation à l’évaluation n’ont pas toujours un ouvrage de référence à proposer. Nous leur demandons d’en choisir un parmi la sélection d’ouvrage de la précédente promotion. Puis vient leur tour de faire un choix pour la suivante. Guide, manuel, ouvrage mais aussi photographies, livres ou BD. En l’espace d’une année nous avions déjà constitué une véritable bibliographie collaborative et ouvert nos œillères à de multiples champs hors évaluation.

Ressources en évaluation